时间:2023-04-10 15:31 | 来源:网络整理 | 作者:采集插件 | 点击:次
Le XIXe Congrès du PCC : il faut comprendre la Chine
ZHENG RUOLIN*
En octobre dernier, le XIXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) a polarisé l'attention du monde. Toutefois, un de mes amis français m'a indiqué, avec une pointe de regret : « Tu m'as demandé si les Français avaient suivi avec intérêt ce grand événement de la vie politique chinoise, mais je te le dis sans détour, la réponse est “non”. La Chine est la première économie au monde en termes de parité de pouvoir d'achat et un thème au cœur des conversations des Français. Pourtant, si vous abordez le sujet du XIXe Congrès du PCC avec eux, ils vous diront : “Désolé, je ne suis pas au courant, je ne sais pas de quoi il s'agit…” »
Tout le monde parle de la Chine, mais lorsqu'un événement normal, et même extrêmement important, se produit dans le pays, personne ne s'y intéresse. Quel paradoxe ! D'après une maxime française, « Les journalistes ne parlent jamais des trains qui arrivent à l'heure ». Le XIXe Congrès du PCC, qui guide le peuple chinois à réaliser le projet d'industrialisation le plus ambitieux de toute l'histoire de l'humanité, figurait évidemment parmi cette catégorie d'événements « arrivant à l'heure » prévue. C'est pourquoi personne ne s'en est préoccupé. Dans la dernière émission du programme On ne vous dit pas tout que j'anime sur CGTN Français, nous avons réalisé un micro-trottoir en France sur le XIXe Congrès du PCC, où nous avons posé les questions suivantes : « Avez-vous entendu parler du XIXe Congrès du PCC ? Est-ce que vous vous y intéressez ? » Chaque fois, les passants nous répondaient par la négative.
Cependant, il serait injuste de rejeter la faute sur les médias et journalistes français, en prétextant qu'ils n'ont pas couvert ce congrès. Pour ma part, j'ai lu un reportage de l'Agence France-Presse intitulé Moins de foot, plus de sécurité : Pékin reçoit le Congrès du PCC, paru le 11 octobre sur le site Internet de La Croix. Les lecteurs français ou francophones intéressés peuvent lire cet article non signé. Mais ils n'en retireront qu'une certaine « impression » du XIXe Congrès du PCC : « police sur les dents », « téléspectateurs abreuvés d'émissions patriotiques », « les étrangers semblent faire l'objet d'une surveillance renforcée »… Bref, après lecture de ce texte, j'avais le sentiment qu'il décrivait un tout autre pays que celui où je vis !
Tout cela me rappelle un livre sur lequel étaient inscrits en page de couverture les caractères 对中国应有之了解 (Il faut comprendre la Chine), rédigé il y a un siècle par le journaliste suisse William Martin. Cette œuvre dénonce les idées toutes faites sur la Chine que nourrissent les Occidentaux. Ainsi, un pays aussi important que la France, pour comprendre la Chine, ne devrait-il pas absolument connaître le XIXe Congrès du PCC plutôt que des stars comme Lu Han ?
À mon avis, pour comprendre comme il se doit le PCC et son XIXe Congrès, il faut au minimum avoir connaissance des trois points suivants :
Premièrement, le PCC est un parti politique particulier. Pourquoi ? Tout d'abord, il est le fondateur de la République populaire de Chine (RPC). Contrairement à la grande majorité des pays européens, le parti au pouvoir (le PCC) a été établi plus tôt que le pays (la RPC). De plus, le PCC rassemble un grand nombre de membres (près de 90 millions) et les conditions sont très strictes pour y adhérer. Il s'agit là d'une nette différence entre le PCC et les partis politiques qui existent en France et dans les autres pays européens. Les partis des pays européens et leurs affiliés se mettent clairement au service de certaines couches sociales, d'où la nécessité de l'alternance. En revanche, en Chine, pour devenir membre du PCC, il faut adhérer à une croyance spirituelle : celle de servir le peuple. Et par le peuple, l'on entend l'ensemble de la population chinoise. Selon la tradition confucianiste, l'homme est une notion se rapportant à la famille, au pays et à la nation. Par conséquent, le PCC est un parti qui représente et sert les intérêts de tout le peuple chinois. Conclusion : l'exercice du pouvoir par le PCC n'a rien à voir avec la « dictature unipartite » telle que la conçoivent les institutions démocratiques occidentales.
Deuxièmement, le processus de nomination des dirigeants aux différents échelons du PCC est, au fond, plus raisonnable que celui instauré par les partis politiques occidentaux. Les élections des candidats à la présidentielle au sein des partis politiques occidentaux semblent démocratiques, mais des « problèmes » surviennent à maintes reprises (par exemple, aux dernières primaires françaises, Alain Juppé a été battu par François Fillon et Manuel Valls a perdu face à Benoît Hamon), résultat peut-être de l'évolution de la structure politique suivant la logique politique des pays occidentaux. Le PCC, lui, pratique un modèle qui combine « sélection » et « élection ». Lors du XIXe Congrès du PCC ont été élus le nouveau Bureau politique du Comité central (CC) du PCC, les nouveaux membres du Comité permanent du Bureau politique du CC du PCC et le nouveau secrétaire général du CC du PCC. Avant la tenue du congrès, les organisations du PCC de tous les échelons avaient soigneusement sélectionné les candidats en vertu des normes strictes et multiples, la plus importante étant la compétence professionnelle. Conformément à la pensée confucéenne traditionnelle, l'exercice du pouvoir est une discipline qui exige un certain niveau de connaissances et d'expérience. C'est comme dans le cas d'une opération chirurgicale : il faut d'abord sélectionner les candidats à même de réaliser l'intervention en question, avant d'en élire un seul parmi eux pour y procéder. La couche dirigeante du PCC a ainsi été constituée grâce à cette méthode combinant sélection et élection.